Jardins japonais Un pas international est franchi

L’assemblée générale constitutive de l’association européenne des jardins japonais s’est tenue le 1^er juin 2022 à Maulévrier (49). Un lieu emblématique puisque la nouvelle organisation est présidée par Jean-Pierre Chavassieux, le président de l’association du Parc oriental de Maulévrier.

Jacques Soignon, ancien directeur du service des espaces verts et de l’environnement de la ville de Nantes (44) en est le secrétaire ; il avait été à l’initiative d’un jardin japonais sur l’Île de Versailles.

Une future communauté mondiale ?

L’association fédère des jardins japonais ouverts ou non au public, qu’il s’agisse de sites classiques ou d’inspiration japonaise (encore appelés japonisants).

Quatorze nationalités étaient représentées pour ce lancement. Le réseau compte bien s’élargir à de nouveaux lieux et pays, car on dénombre près de 300 jardins de ce type en Europe.

Outre l’objectif premier de fédérer, le réseau entend promouvoir des temps de rencontres, de formation, de sensibilisation et d’éducation autour de l’art du jardin japonais, et bien sûr établir une collaboration intensive avec le Japon.

Durant la visioconférence avec le Japon a été évoquée une future communauté mondiale des jardins japonais, d’autant qu’une association nord-américaine existe déjà.

L’aventure de Maulévrier, toujours en mouvement

Jean-Pierre Chavassieux, architecte paysagiste, est à l’origine de la réouverture à la fin des années 1980 d’un parc laissé à l’abandon pendant près de 40 ans.
Il le dirigea pendant 20 ans avant de présider son association gestionnaire. Inspiré des parcs de promenade de la période Edo, le site avait été réalisé au début du XX^e siècle. Avec ses 12 ha aménagés sur un site de 29 ha, il constitue aujourd’hui le plus vaste jardin japonais d’Europe et reçoit en moyenne 150 000 visiteurs par an. Le parc oriental de Maulévrier, classé jardin remarquable, est de fait une transposition de l’art japonais puisqu’ici on taille toutes les essences (feuillus, fruitiers, arbres champêtres et les buis) contrairement au Japon qui se limite aux conifères. On y recense 450 espèces d’arbres.

La partie historique du parc est très entretenue ; plus on s’en écarte, plus la nature reprend ses droits, tout en continuant à y pratiquer une gestion différenciée sous la conduite du chef jardinier Didier Touzé, en poste depuis 32 ans.

Parmi les projets pour étendre le jardin oriental visitable, figurent l’aménagement de la prairie, la plantation d’iris, de roses japonaises, la création d’une bambouseraie.

Se recentrer sur la nature

Les visiteurs de jardins japonais recherchent de l’évasion, du dépaysement, de la quiétude, de la zénitude. Toutefois, les directeurs de tels lieux revendiquent qu’ils constituent davantage que de simples jardins zen, mais bien des sites réalisés selon les règles de l’art oriental associant subtilité et sérénité.

Linda Kaluzny-Pinon